29 Septembre 2011
Pour une fois, j'ai envie de parler boulot... Non pas que je sois une grande passionnée qui prône le milieu professionnel et son humanisme légendaire, mais parce qu'il me pousse bien souvent à tester mes limites psychologiques, à prendre du recul sur moi-même et à douter aussi.
Pour faire simple, je crois sincèrement que chaque être a des torts, des faiblesses, des défauts dont certains sont très visibles. Bien sûr cela est normalement compensé par certaines qualités qui nous rendent uniques, sinon on ne nous aurait pas choisi dans la masse tel l'élu !
Prenons mon exemple, je suis bavarde, j'ai l'air sure de moi en toutes circonstances et je suis foncièrement têtue. Dans le boulot je suis plutôt exigeante aussi, puisqu'avant tout je le suis avec moi-même. C'est là où ça se corse ! Suite à mon imminent changement de poste (dernier jour demain) chacun dresse un peu le bilan sur les mois voire les années que j'ai pu passé à côté d'eux, me racontant quelques ultimes blagues, me disant que je vais manquer, vannant un peu et se livrant également sur ce qu'ils voient de négatif en moi, pour que j'évolue sans doute.
Bon d'abord je tiens à dire que je ne me suis jamais permise de balancer gratuitement à un collègue ses défauts en pleine face, s'il va trop loin ou me parle mal ok, s'il fait une erreur j'essaie de prévenir que ça risque de lui retomber dessus (réaction naïve car en général les gens vexés sont les pires et ça fait prétentieuse qu'on ait raison ou pas ), mais selon moi on ne peut pas contraindre sa nature, vous connaissez l'adage « chassez le naturel il revient au galop » !
Je me dis quand même que certains reproches peuvent être constructifs mais sommes-nous prêts à les entendre par des collègues qui demandent comment on va par simple politesse sans réellement voir ce que cachent parfois nos sourires ? Si une remarque vient d'une amie proche ou de mon chéri, cela me brise (oui je suis un poil susceptible aussi) car au fond de mon petit cœur qui s'est construit une carapace, il y a juste des blessures comme on en a tous, les problèmes non réglés de l'enfance, l'adolescence durant laquelle je me suis sentie nulle et incomprise, la vie adulte que je passe dans laquelle il faut sans cesse performer et être mieux, plus sympa, plus populaire, plus conciliant, plus génial, plus productif, plus de tout en bref !
Sauf que le hic, c'est que moi je suis « trop ». C'est à dire que sans le vouloir je semble trop à l'aise pour les hommes lors des rendez-vous, trop excessive quand je parle (oui je débite 4 mots à la seconde mais je me soigne !), trop pudique pour ma mère (adepte des minis jupes et talons hauts), trop têtue pour mon père, trop compliquée quand j'aime un homme, trop exigeante en amitié car je digère mal les coups bas ou les absences quand les choses tournent mal, et maintenant trop froide et bosseuse au boulot, de même que trop jolie (si si véridique on me l'a dit texto !).
Bon je reconnais que pour moi les collègues ne sont pas des potes et qu'il ne faut pas prêter attention, sauf que c'est plus facile à dire qu'à faire et plutôt que de se regarder c'est plus simple de critiquer ! Donc voilà, cet après-midi, on m'a dit que je bossais très bien mais que les gens ne me trouvaient pas facile. Parce que d'une certains me jalousent (jeune, blonde, pas trop stupide, chercher l'erreur!) et donc soit je suis une prétentieuse soit une arriviste. Ensuite parce que je suis froide, vu que certains ne prennent pas la peine de dire bonjour, au bout d'un mois ou deux j'ai moins fait d'efforts et j'ai visiblement moins mis les formes donc je suis froide et mal élevée maintenant. Et le summum c'est qu'être jolie c'est aussi un défaut (c'est paradoxal non?) car je ne suis pas une bombe atomique non plus hein mais que sans même me parler si certains se sentent proches de moi, d'autres me haïssent d'avance.
On m'a donc dit que c'était comme ça, que les filles un peu « jolies » (attention ce n'est pas moi qui le dit, je me vois toujours des défauts partout, je suis une fille !) n'ont pas de réelles amies car la jalousie faussent les rapports, et que pour les collègues il fallait que j'apprenne à ménager d'avantage la susceptibilité de chacun pour qu'ils m'apprécient plus et ne me prennent pas en grippe. Pourtant je suis loin de l'asociale qui vit avec ses bergers allemands (bon j'ai un chat mais ça ne compte pas) , je demande à Martine si ses vacances en Bretagne étaient sympas, à Jean-Louis si ses enfants ont bien vécu la rentrée, si Micheline s'entend mieux avec son chéri, si le chien de Maxou va bien, bref je m'intéresse en me disant qu'un sourire amène toujours un sourire et qu'il faut donc comme le prônent mes amis de la RAPT que je sois positive avec les gens pour qu' ils fassent de même avec moi. Et ça marche !
Sauf que donc en dépit d'efforts et de non jugement, on m'a jugée et cataloguée dans la série des chieuses qui bossent super bien et même trop et que du coup elles sont trop crues avec les gens qui sont plus légers au boulot. Mais que faire ? J'ai beau me sentir chiante parfois, trop bavarde souvent et têtue tout le temps, je prends sur moi les critiques et je me la ferme, et tout ça pourquoi ? Au final ça ressort quand même, sauf que je me suis étouffée pour rien... J'essaie de m'accepter mais une bonne réflexion pointe toujours le bout de son nez, j'essaie de ne pas en tenir compte mais ça me touche quand même (je suis une faible femme qui a besoin qu'on l'aime) et j'essaie de changer mais de toute façon ça revient tel un boomerang.
Changer ça a l'air facile en théorie, sauf que c'est comme cesser d'être amoureux, c'est comme les bonnes résolutions du nouvel an, ça ne marche qu'en théorie ! Alors j'essaie de positiver, parfois j'ai le cœur lourd comme ce soir donc je choisis de le partager avec vous, parfois je me sens égoïste car j'ai la santé et un job, qu'il y a des gens qui ne mangent pas à leur faim ou qui travaillent pour vivre seulement et non par envie de s'épanouir. Mais mon cœur est toujours lourd, je ne m'aime pas d'avantage et je me dis qu'il y a des gens dont les défauts sont plus exécrables qui sont d'avantage populaires (mais comment font-ils ?) et qu'être sincère et ne pas nourrir les cancans ont fait de moi une cible idéale sans que je veuille me résoudre à être hypocrite plus que de raison ou casser tous les autres pour qu'on m'aime. Je suppose que le travail, c'est la loi du Talion, et que ma jeunesse me rend encore faible quoique désabusée. On est jamais assez mais aussi toujours trop, vous avez remarqué ?
Du coup remise en cause, doute, sensation d'ado du « je suis nulle et la vie c'est trop dur », redoublement d'effort pour que ça change, problème car si tu bosses bien tu es une menace et on te descends. Cercle vicieux quand tu nous tiens ! Je prends le boulot mais en amour c'est pareil, un homme peu sûr de lui vous descend pour vous avoir, pour que vous soyez honorée d'être en sa présence (parfois même quand il vous a trahi ou trompé, voir l'article sur les connards), la famille ça dépend, c'est un peu la loterie, et les amis, ils sont super sauf quand ils s'en vont... ou qu'ils ont la chance de vivre leurs rêves à l'autre bout du monde (et on est ravi pour eux mais du coup ça éloigne c'est le cas de le dire ! ).
Pourtant je suis irréprochable dans mon boulot, mes chefs le reconnaissent, mes collègues m'appellent pour des conseils, mais visiblement le relationnel et les rumeurs des autres peuvent prévaloir sur la qualité de travail. Donc on bosse moins bien pour avoir une jolie réputation ou comment ça se passe ? On devient un requin qui excellent mais mange seul à la cantine ? Je ne veux pas me sentir vieillir seule et tout sacrifier au boulot... Mais j'ai aussi cette folle et audacieuse envie d'être reconnue pour mes qualités et non jugée simplement parce que je fais moins de courbettes. J'ai tout un tas de défauts, telle une droguée j'ai essayé de les chasser mais ils reviennent les bougres, alors à votre avis que dois-faire ?
Et vous vous aimez-vous ? Comment vivez-vous votre réputation au travail ? C'est à vous …
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